Comment reconnaître le TPO dans les cosmétiques pour ongles

Comment reconnaître le TPO dans les cosmétiques pour ongles

Depuis l’annonce de son interdiction dans les produits cosmétiques, le TPO soulève de nombreuses questions en prothésie ongulaire. Utilisé pour accélérer la polymérisation sous lampe, il est présent dans certains gels, bases ou semi-permanents. Reconnaître le TPO dans les cosmétiques devient ainsi une étape indispensable.

En effet, Classé comme substance CMR (cancérogène, mutagène, reprotoxique), le TPO sera interdit à partir de septembre 2025 dans tous les produits cosmétiques vendus en Europe.

Il devient donc essentiel d’identifier sa présence dans vos produits. Un tri rigoureux s’impose, avec une attention particulière portée aux compositions pour éviter tout risque de non-conformité.

1. La réglementation européenne : ce qui a été décidé

Avant toute chose, il convient de rappeler le cadre réglementaire en vigueur. Le TPO a été inscrit à l’annexe II du règlement cosmétique européen n°1223/2009, qui recense les substances explicitement interdites dans les produits cosmétiques commercialisés au sein de l’Union européenne.

Bien que cette interdiction ait été annoncée en 2024, son application ne sera effective qu’à compter du 1er septembre 2025. Une période transitoire a ainsi été instaurée, afin que les fabricants, distributeurs et professionnels puissent adapter leur offre en conséquence.

Jusqu’à cette date, certains produits contenant encore du TPO peuvent être tolérés sur le marché. Toutefois, leur utilisation sera formellement proscrite dès l’entrée en vigueur de la mesure, sans possibilité de dérogation.

2. Où se cache le TPO dans les cosmétiques pour ongles ?

Le TPO est principalement retrouvé dans les produits nécessitant une catalyse sous lampe UV ou LED. Il est couramment utilisé dans :

• les gels de construction,
• les bases semi-permanentes,
• certains top coats,
• et, dans certains cas, les acrygels (ou polygels), selon leur composition.

Il convient toutefois de préciser que le TPO n’est pas présent dans toutes les formulations. Des alternatives sont disponibles depuis plusieurs années, en particulier chez les fabricants ayant anticipé les évolutions réglementaires.

C’est également l’approche que nous avons adoptée : dès le départ, seuls des produits exempts de TPO et de HEMA ont été sélectionnés. Nous avons par ailleurs entamé le développement de formulations sans Di-HEMA, dans une volonté à la fois de conformité réglementaire et de protection de la santé des utilisateurs.

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3. Comment repérer le TPO sur une étiquette INCI ?

Savoir lire une étiquette INCI est essentiel pour identifier les ingrédients présents dans un produit cosmétique, et notamment pour repérer les substances réglementées comme le TPO.

C’est sur la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) que l’attention doit être portée. Celle-ci figure obligatoirement sur chaque produit cosmétique vendu dans l’Union européenne, que ce soit sur l’emballage, une notice jointe, ou la fiche produit du site e-commerce.

Ci-dessus, vous pouvez voir l’étiquette d’un de nos vernis semi-permanents (VSP).
Elle illustre clairement notre engagement :

• Aucun TPO, Trimethylbenzoyl Diphenylphosphine Oxide (CAS 75980-60-8) n’y est présent,
• Aucun HEMA ni Di-HEMA,
• Et la présence de l’Ethyl Trimethylbenzoyl Phosphinate (CAS n° 84434-11-7), un photo-initiateur autorisé, conforme à la réglementation.

📌 Important : Seul le TPO identifié sous le numéro CAS 75980-60-8 sera interdit à partir de septembre 2025.
Les alternatives comme l’Ethyl Trimethylbenzoyl Phosphinate restent autorisées et sûres.

4. Attention aux faux produits « sans TPO »

Dans certains cas, des mentions trompeuses peuvent être observées. Des produits peuvent être étiquetés comme « sans TPO », alors que leur composition réelle ne le confirme pas. Cela peut résulter d’une mauvaise traduction, d’un étiquetage non mis à jour ou d’une volonté de contourner la réglementation.

Pour éviter toute erreur, il est recommandé de :

• Demander la fiche technique ou la fiche de sécurité (FDS) du produit au fournisseur,
• Vérifier la mise à jour de la fiche INCI,
• Privilégier les marques transparentes et réactives aux questions réglementaires.

5. Quels ingrédients sont autorisés à la place du TPO ?

Pour remplacer le TPO dans les produits photo-polymérisables, plusieurs photo-initiateurs alternatifs ont été développés. Parmi les plus courants, on retrouve :

• TPO-L – Ethylphenyl(2,4,6-trimethylbenzoyl)phosphinate (CAS n° 84434-11-7),
• TMO – Di-p-tolyl(2,4,6-trimethylbenzoyl)phosphine oxide (CAS n° 270586-78-2),
• BAPO – Bis(2,4,6-trimethylbenzoyl)phenylphosphine oxide (CAS n° 162881-26-7).

Ces substances sont autorisées et utilisées dans certaines formulations modernes. Toutefois, elles ne sont pas toujours exemptes de controverses, notamment en matière de tolérance cutanée ou de stabilité.

👉 C’est pourquoi il est important de ne pas se limiter à l’absence de TPO : la formulation dans son ensemble doit être prise en compte.

6. Comment adopter les bons réflexes dès maintenant ?

Même si l’interdiction officielle du TPO n’entre en vigueur qu’en septembre 2025, il est judicieux de prendre les devants.

Voici quelques étapes à suivre :

1. Faire un inventaire de tous les produits en usage dans son salon ou lors de ses prestations à domicile.
2. Identifier ceux contenant du TPO à l’aide de la liste INCI.
3. Contacter les marques pour demander confirmation ou obtenir des alternatives certifiées.
4. Opter dès maintenant pour des gammes « sans TPO » afin d’assurer une continuité dans les prestations sans interruption ni retrait de produit.
5. Informer ses clients : ils sont de plus en plus attentifs aux formulations et peuvent être sensibles à une démarche préventive.

7. Une transition perçue comme une opportunité

Plutôt qu’une contrainte, cette évolution représente avant tout une véritable occasion de professionnalisation. En effet, en adoptant des produits plus sûrs, en se formant à la lecture des ingrédients et en restant attentives aux évolutions réglementaires, les prothésistes ongulaires contribuent activement à renforcer leur positionnement qualité.

Par ailleurs, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à rechercher des prestations responsables, respectueuses de leur santé et conformes à la législation. Dans cette optique, en communiquant clairement sur leurs choix de produits, les professionnelles favorisent une fidélisation durable.